Dans nos temples d’alors on te rendait hommage ;
Partout l’encens, les fleurs, l’or mûri des moissons,
Les danses du jeune âge et les jeunes chansons,
Partout l’étonnement, le doux rire des Grâces,
Partout la foule émue à genoux sur tes traces !
Et je voulais courir, pour le vieux prisonnier,
Te chercher par le monde où l’on t’avait revue ;
Te demander pourquoi, dans nos champs revenue,
À bénir ton retour il était le dernier.
Doux crime d’un enfant ! clémence aventureuse ;
Je t’aime ! un jour entier tu m’as rendue heureuse !
Toi dont le cœur naïf y prêta du secours,
Mon frère, dans mes vœux reconnais-moi toujours.
Que jamais sur ta vie une grille inflexible
N’étende son voile de fer ;
Sois libre ; et que le sort content, s’il est possible,
N’ajoute plus tes maux à ce que j’ai souffert !
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