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Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 3, Boulland, 1830.djvu/91

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Elle brille à sa porte. Il la laisse entr’ouverte,
Dans l’ardente espérance, il me l’a dit un jour,
Que quelque enfant naïf, au seuil de son séjour
Attiré par l’éclat de ces fleurs solitaires,
Croyant lui dérober ses présens volontaires,
Du silence éternel qui règne autour de lui
Par quelques sons furtifs rompra l’affreux ennui !

« Quand je ne serai plus, quand ma cendre glacée
Dormira sous vos pas pieux,
Continuez mon sort, prolongez ma pensée,
Portez-lui vos accens émus de nos adieux…
Demain, vous aurez vu se fermer ma paupière ;
Demain, il recevra le legs du pauvre Pierre ;
Demain, seule, vers lui mon chien vous conduira,
Et, fidèle au malheur, mon chien lui restera.
Si ce don attendrit son austère souffrance,
Si dans ses durs sanglots vous sentez quelques pleurs,