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PRIÈRES.

Ils entraînent la foule au côteau de Fourvière,
Y déposent l’enfant en forme de prière.
Des femmes, de partout, accourent pour le voir ;
Dans son arche paisible il rayonne d’espoir.
D’où vient-il, où va-t-il, ignorant de lui-même ?
Enfant sans mère, il vient à la Vierge qui l’aime,
Et, pour tous les enfans qui n’ont plus de berceaux,
Lui semble offrir sa crèche aux flexibles arceaux.
Pitié ! Son air charmant, que rien ne peut décrire,
Dans le peuple à genoux fait errer un sourire ;
Et la Vierge, on l’assure, a murmuré tout bas :
« La prière a monté : Lyon ne mourra pas ! »


Décembre 1840.