Page:Desbordes-Valmore - Bouquets et prières, 1843.djvu/186

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Son âme qui souffrait, oubliant sa hauteur,
D’une tache de sang a terni sa blancheur !
Elle voulait dormir à son foyer tranquille,
Et caresser sa mère, et saluer la ville,
Où ses hymnes d’adieu retentissent encor ;
Dont le nom l’appelait d’un suppliant accord.
A des berceaux lointains elle voulait s’abattre,
Et chanter au milieu d’enfans, troupe folâtre,
Qui l’attirait tout bas et lui soufflait des fleurs,
Et des baisers, si frais aux brûlantes douleurs !
Le malade songeait qu’il lui venait des ailes ;
Un rêve couronné d’ardentes étincelles,
L’a surpris sur l’abîme et l’a poussé vers Dieu :
Il n’a pas eu le temps de vous crier adieu !


Italie ! Italie ! égarante sirène !
De ton grand peuple esclave insoucieuse reine !
Ce n’est pas dans ton sein qu’une âme peut guérir ;
Tes parfums rendent fou, tes dédains font mourir !
Toi qui ne dois qu’à Dieu ton ardent diadème,
Les pieds aux fers, tu dors dans l’orgueil de toi-même ;