Égayez-vous leur temps d’exil sous la rivière,
En garnissant d’oiseaux la fragile barrière
Où vous allez suspendre et baigner vos ennuis,
Pour rafraîchir vos jours, rêveurs comme vos nuits ?
Parfois l’aigle sur l’onde attache sa paupière,
Et s’inonde à plaisir d’une calme lumière :
Ainsi, près du miroir inspirateur de l’eau,
Le génie, aigle ardent, sort libre du cerveau.
Comme dans l’Orient, au fond de votre chambre,
Où ne gèle jamais l’haleine de décembre,
Voit-on ce filet d’eau circuler nuit et jour,
Pour faire aux poissons d’or un tiède et clair séjour ?
Oh ! que ne puis-je atteindre à ces molles demeures
Pour glisser alentour de vos limpides heures,
Que n’altéra jamais la haine au poulx fiévreux ;
Vos heures ! dons du ciel voués aux malheureux.