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PRIÈRES.


Non ! tout n’est pas malheur sur la terre flottante :
Agité sans repos par la mer inconstante,
Cet immense vaisseau, prêt à sombrer le soir,
Se relève à l’aurore élancé vers l’espoir.
Chaque âme y trouve un mât pour y poser son aile,
Avant de regagner sa patrie éternelle ;

Et tous les passagers, l’un à l’autre inconnus,
Se regardent, disant : D’où sommes-nous venus ?
Ils ne répondent pas. Pourtant, sous leur paupière,
Tous portent le rayon de divine lumière,
Et tous ces hauts pensers m’éblouissent… j’ai peur ;
Mais je me dis encor : Non, tout n’est pas malheur !