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PRIÈRES.

Si du nid le plus faible tombe,
Elle se lamente à l’entour ;
Jamais vers sa tendre couvée
Elle n’a guidé le chasseur ;
Jamais elle ne s’est privée
De ses tourmens pleins de douceur ! »

C’est l’oiseau qui passe,
Pleurant dans l’espace ;
Et ce chant d’oiseau
Suspend mon fuseau :

« Nous ne voyons pas l’hirondelle
Percer le cœur de son enfant ;
Tant qu’elle le tient sous son aile,
Sa mère l’aime et le défend ;
Si quelque beau nuage emporte
L’enfant épris d’un autre amour,
Ce n’est que quand la mère est morte,
Qu’elle n’attend plus son retour ! »