enfance ? Ne vous êtes-vous pas laissé prendre à re garder longtemps avec un sourire presque tendre bergères de porcelaine ou de Nuremberg, dont les couronnes durent encore ; les moutons en bois
c’es
sculptés, sentant la résine ; les anges de cire aux ailes de carton et de gaze, sur lesquelles l’imagina
tion du jeune âge va si vite et si haut ? Moi, j’ai un tiroir où je retiens sous clef les chères visions des premiers beaux jours de ma vie. Parfois, quand je demande au sort une caresse qui ne vient pas, je vais revoir ces rêves ingénus et lustrés donl les couleurs brillantes tiennent bon contre le temps.
J’aime toujours les poupées sans rides dont nos jeunes cœurs étaient charmés, que nous appelions nos filles, el qui n’ont pas la moindre Irace de rail lerie ni d’irritation sur la figure. C’est encore là tout
je leur demande pour les chérir du meilleur de mon âme. En effet, leur indulgence impassible, leur silence bienveillant me rappellent notre jadis ce que
comme le ferait un entretien à voix basse. Ce sont de chastes chroniques, qui redisent souvent des vé
rités utiles ; qui suspendent, ne fût-ce qu’une heure, le présenl quelquefois si pénible ; qui rapprennent des