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Page:Desbordes-Valmore - Contes et scènes de la vie de famille, tome 2, 1865.pdf/362

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LES PETITS FLAMANDS

vant l’étuve, elle y va de tout son cœur, à la fois voluptueuse et lâche, et allongeant sa fête autant que faire se peut au bout de son corps, elle s’amincit et prend la dimension d’un collier d’hermine qui a des yeux. Son regard s’allume en contemplant l’oiseau qui saute ou rêve sur son bâton, tournant de tous côtés sa petite tête sans se douter le moins du monde qu’il est le point de mire de qui que ce soit, pauvre encagé ! Et, à propos de cage, on est forcé de s’avouer que rien n’est parfait sous le ciel puisque dans cette maison, qui semble habitée presque par des saints et des séraphins, on peut être frappé en entrant du triste aspect d’une cage habitée par le prisonnier le plus innocent[1].


  1. Au moment de disposer des fragments qui précèdent, esquisses inachevées auxquelles nous n’avions d’ailleurs pas le droit de toucher, il nous a paru dur de rejeter dans l’oubli des traits charmants, des peintures vives et vraies, d’autant moins indifférentes que ce sont des souvenirs de l’enfance de l’auteur. Ce dernier titre leur donne un prix qui ne nous permettait pas, nous l’avons pensé sincèrement, de les sacrifier, encore moins d’y substituer un dénouement de notre invention.