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Page:Desbordes-Valmore - Correspondance intime 1.djvu/52

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aussi pure que naïve. Tu es tout fait pour lui servir d’exemple, cher bien aimé, et quant à la théologie, tu y seras toujours plus fort que ta petite amie, tu me battras quand tu voudras sur toutes les sciences sérieuses, par exemple, la géographie, — le nord, le… Tu vois, pas un mot ne se trouve sous ma plume. J’aime mieux te dire que je t’aime de toute mon âme, que je suis triste sans toi, que je n’ai pas non plus de courage, si ce n’est pour t’écrire, et que tout mon être appelle l’instant de te presser dans mes bras, j’aurai bien de la force pour cela. Je languis pour toutes les autres actions. Non, je ne retrouverais pas la santé sans toi dans la plus heureuses des vallées !

Hier, malgré le froid, nous avons vu arriver les hirondelles. C’était un spectacle charmant que toutes ces petites voyageuses bruyantes qui viennent retrouver leurs nids. Tu as donc été toi-même chez Corbet. Merci, petit ami. J’écris à mon oncle pour lui faire passer la note de Drapier, je suis gênée pour lui écrire. Et moi, je ne le suis pas pour te répéter les mêmes choses, je t’écrirais des volumes, sans crainte de me répéter, ce que j’ai à te redire est si tendre ! Mais il faut pourtant finir pour que cette petite lettre s’en aille vers toi demain. Je vais relire la tienne qui me console du temps qui se passe sous des nuages depuis mon arrivée. Je t’aime comme on aime quand on adore. Je t’embrasse