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HUIT FEMMES.

La tête de Calpetti à cheval, s’avance en effet dans une chambre basse, où Fanelly rêvait d’être alors. Sur un signe compris de son maître, Fanelly, qui ne parle plus, est enlevée des bras du comte. Calpetti la reçoit dans les siens, l’assied demi morte sur le cheval qu’il a quitté pour un autre, et l’impétueux Revalto se jette auprès d’elle, plus léger que le vent qui les emporte dans l’espace. Ils quittent brusquement les chemins habités, pour se perdre dans des sentiers de traverse parmi de vastes champs, dont quelques troupeaux épars animent seuls l’étendue. Les milles après les milles sont franchis sans que le silence de cette route mystérieuse soit rompu ; ils semblent voyager dans l’air. Leur double poids ne fait, on le dirait, qu’exciter, en l’irritant, la vitesse