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HUIT FEMMES.

— Écoute, Fanelly ! ne parlons pas du passé ; moi, je ne suis pas ton juge, vois-tu. Je t’ai aimée petite, je t’aime encore, voilà tout. À ton âge de fiancée, on change, on se trompe, le monde blâme ; c’est fait. Mais, au nom de Dieu, dis-moi où en sont les choses ; si tu es comtesse, duchesse, princesse de Revalto, si tu as porté jusques-là ton droit d’émancipation, il devient inutile de te dire que l’Italien, noble ou non, est un homme abominable ; pourtant j’étouffe d’envie de te l’apprendre. Parle donc la première afin que je sache si l’espoir est encore possible pour toi. Es-tu bien sûre que tu ne sois pas mariée ?

Fanelly attesta que non, mais par un signe de tête seulement, car trouver un mot à répondre aux étranges paroles de Claudia lui était tout à fait impossible.