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HUIT FEMMES.

vers la jeune fille dont la curiosité avait séché les larmes, lui dit avec une gaîté qui n’était pas sans grâce :

— Par mon sabre ! Christine, je suis un triste soupirant. Un seul geste de ta main vient d’étouffer dans mon cœur tous les amours qui l’avaient pris par trahison. Parle donc aussi franchement que tu agis : aimes-tu ce brave ?

— Je l’aime, sire.

— Qui empêche ce mariage ?

— Celui du comte Ericson, dont mon père me menace incessamment.

— Oh ! oh ! pensa Charles en souriant à part avec réflexion : je vois au fond des choses maintenant. Le roi n’a point regret au baiser, puisque le soufflet tombe sur la joue du courtisan.

— Christine ! ajouta-t-il en reprenant sans contrainte le ton du commande-