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HUIT FEMMES.

telligentes, charmant la solitude du père et les jeux d’Edwin, dont elle partagea l’éducation et les premiers penchans. Par degrés moins vive et moins bruyante que lui, elle écoutait avec attention les leçons de M. Primrose, qui se plaisait à les instruire, à distraire ainsi l’ennui de son veuvage et le deuil où ses esprits étaient plongés par la perte récente d’une jeune femme aimée. Tout ce qu’il pouvait dérober à ses tristesses solitaires, aux regrets d’un bonheur perdu, à l’impatient espoir d’un avenir qui devait lui rendre son adorée Jenny, il le donnait à son fils, qui lui faisait supporter une vie désenchantée par la mort ; il l’avait écrit lui-même au tombeau de sa femme. Ce tombeau s’élève dans une petite île dont vous voyez d’ici la rive ; elle