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HUIT FEMMES.

elle baissa ses yeux pleins d’amour, et se laissa tomber sur ses genoux auprès de M. Primrose, avec une expression de joie qui le surprit et le charma.

» — Sylvain, dit-il, ne s’est donc pas trompé ; vous serez heureuse avec lui, vous chérirez le lien qui va l’unir à vous ?

» Sarah, toujours à genoux, regarda M. Primrose ; ses yeux ne peignaient plus que le doute et la frayeur ; mais sa frayeur, pudique comme sa joie, ne trouva pas d’accent ni de souffle ; elle attendait qu’il parlât encore, espérant l’avoir mal entendu.

» — Sylvain, continua-t-il, mérite son bonheur, car il m’a promis le vôtre. Il m’est doux, chère Sarah, de penser que le ciel, en vous amenant dans cette île, ait voulu que ma maison renfermât pour vous un protecteur en moi, et un époux