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HUIT FEMMES.

blancs. Le maître qui m’acheta de ceux qui m’avaient volé à ma patrie était riche, et, Dieu me pardonne cette vérité ! aussi méchant qu’eux ; mais il avait un jeune fils, dont le bon naturel me sauva des châtimens que j’attirais sur moi par l’impatience avec laquelle je supportai d’abord l’esclavage. Je poussais des cris perçans, lorsqu’on m’appelait esclave, tandis que les coups dont j’étais quelquefois déchiré n’avaient pas le pouvoir de m’arracher une plainte. Je regardais couler mon sang d’un œil sec, et je disais « Moi libre ! » Ce courage irritait si fort la fureur de mon vieux maître, qu’il augmentait toujours de moitié la terrible punition qu’il m’avait infligée. Son fils en fut si touché, qu’à force de prières, et surtout de promesses de me faire comprendre mon sort, on m’aban-