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HUIT FEMMES.

vais appris de plus doux et de plus tendre. Il était touché de mes efforts, et je vis bien qu’il m’en aimait davantage, car il m’envoyait en secret vers Narcisse, qui prit à son tour de la confiance en moi. Je courais furtivement lui dire que mon maître pleurait loin d’elle, et je lui rapportais qu’elle pleurait loin de lui. Je revins un soir avec une nouvelle plus triste encore : le père de cette jeune fille était mort la veille ; et je l’avais trouvée dans une si profonde douleur, que je n’avais plus de jambes pour accourir en instruire mon maître. Ce nouveau malheur le toucha plus que tout le reste ; sur quoi me regardant, sans me bien reconnaitre peut-être, il me conjura de le laisser sortir, comme s’il me prenait pour son père ! Enfin, malgré la surveillance de ceux qui enchaînaient