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HUIT FEMMES.

jusqu’à la nuit, saisi d’une morne affliction.

Quand le port fut calme et silencieux, je la portai dans mes bras jusqu’à la grève déserte ; là, l’ayant posée sur le sable, je jetai de l’eau à son front, j’en mouillai sa bouche sèche et décolorée ; elle ouvrit les yeux et les tourna encore vers le vaisseau que l’on ne voyait plus. Elle semblait changée en pierre sur le rivage que la mer envahissait par degrés, lorsqu’une lame d’eau me couvrit tout à coup et faillit m’entrainer avec elle. Narcisse étonnée me regarda, et, par pitié pour moi sans doute, s’éloigna lentement, regagna sa pauvre case, où je la suivis sans parler. Je me couchai à la porte ; elle m’y retrouva le lendemain. Elle voulut me parler, mais sa poitrine était brisée, et je vis ses regards désespérés se porter vers le ciel.