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HUIT FEMMES.

le laissait se débattre seul en l’observant de loin ; mais, à l’étonnement de tous, l’enfant, au lieu d’accourir vers lui, après qu’il eut rassemblé toutes ses forces pour recouvrer sa liberté, courut se réfugier sur les genoux d’Adrienne qu’il regardait depuis longtemps. Elle le reçut dans ses bras avec une douce surprise, tandis qu’il passait les siens autour d’elle avec tant de promptitude et d’ardeur, qu’il fut impossible de l’en détacher. Loin de l’étourdir de ses caresses, elle le cacha en silence sous son voile, où l’enfant, heureux d’obtenir l’asile qu’il s’était choisi par un mouvement décidé de son cœur, s’endormit paisiblement.

» Cette circonstance, légère en elle-même, décida peut-être du sort entier d’Adrienne ; elle attira sur elle les yeux d’Arthur : et il y a des yeux qui récè-