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HUIT FEMMES.

» Dès ce moment, il s’éloigna des cercles dont il faisait l’entretien et les regrets. Notre ile parut lui déplaire ; pourtant il y restait ; et, sans chercher jamais la présence d’Adrienne, on le voyait errer dans les savannes qui entourent son habitation, ou sur cette même montagne qui la domine. Il y demeurait souvent comme enseveli dans une mélancolie accablante, et personne n’osa plus l’en distraire. Mais, si la présence d’Adrienne l’avait attristé, pourquoi cherchait-il à l’entrevoir de loin ? Au contraire, sitôt qu’Andréa la voyait paraître, quand elle venait chercher la fraîcheur sous les ebéniers qui ombrageaient sa porte, il jetait un cri perçant, il embrassait Arthur et descendait les rochers avec l’empressement d’un faon qui voit sa mère. Elle le reconnaissait elle-même avec un plaisir qui