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HUIT FEMMES.

qu’elle essaya de dégager sa main de celle d’Andréa, qui la serrait fortement.

» — Hé bien ! reprit-elle, retenez-le donc ; retenez-le, de grâce ; vous devez avoir beaucoup d’empire sur sa fantaisie. C’est la dernière fois que je m’expose au chagrin de repousser cet aimable enfant, et elle le regarda d’un air désolé. Leurs mains, sans se chercher, s’étaient réunies par la tendre obstination d’Andréa ; elles semblaient ne devoir plus se quitter qu’avec effort. Ce fut Arthur qui en eut le courage ; il retint celles de son frère qui n’osa pas lui résister. Adrienne devint libre, mais Arthur lui parut presque cruel. Alors elle s’éloigna pénétrée d’une tristesse affreuse. Andréa, pensait-elle, ne mérite pas cette rigueur.

» En descendant, la tête penchée, inattentive sur elle-même, son pied s’enga-