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HUIT FEMMES.

se regardèrent en se les pardonnant.

» Quel bonheur pour Andréa ! il resta près d’Adrienne plus qu’il n’avait fait encore. Il la revit le lendemain, tous les jours ! Il rapprochait ainsi deux êtres que le ciel ne voulait pas unir. Il serrait, sans le prévoir et sans le craindre, des nœuds qui allaient se briser par un sacrifice éternel. Andréa, comme une jeune plante un moment abattue, renaissait de la présence d’Adrienne. Une fraîcheur nouvelle annonçait son retour à l’existence. Quand elle parlait, la bouche, les yeux, l’ame d’Andréa recueillaient cette voix qui le faisait sourire ou pleurer d’un mot ; il s’en approchait, il respirait son haleine avec avidité, comme si le souffle d’Adrienne eût été l’air de sa vie.

» Il n’en était pas ainsi d’Arthur ; moins