Page:Desbordes-Valmore - Huit femmes, 1845.pdf/600

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
255
HUIT FEMMES.

consacrés à la tendresse. Arthur ne témoignait pas qu’il en fût moins heureux ; mais, s’il voyait Adrienne plus parée que de coutume, partant avec sa sœur pour quelque habitation éloignée, il lui souriait avec tant de contrainte, en prenant congé d’elle, qu’elle emportait partout ce sourire comme une cause de tristesse. Andréa, dans l’entière et heureuse liberté de son ame, disait alors en saisissant la main d’Adrienne :

» — Je veux aller avec toi.

» Arthur ajoutait avec douceur :

» — Emmenez-vous cet enfant, mademoiselle ?… Permettez-vous, madame, qu’il vous suive chez vos heureux amis ?

» — Si vous pouvez demeurer seul à l’attendre, répondait Adrienne, je lui sais gré de ce qu’il va perdre pour moi :