Page:Desbordes-Valmore - Huit femmes, 1845.pdf/616

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
271
HUIT FEMMES.

chaine dont elle se croyait l’heureux auteur !

» Arthur, pâle et désespéré ; Adrienne, renversée dans ses bras, le sourire de la mort sur les lèvres ; Andréa, dont la douleur impétueuse s’exhale en cris et en sanglots ; quel est le plus à plaindre des trois êtres qui s’offrent à elle ? À qui doit-elle du secours et des consolations ?

» — C’est toi, mon amour, qui lui fais peur par tes cris, dit-elle à l’enfant effrayé.

» — Il se tait, mettant avec force ses mains sur sa bouche pour étouffer les sanglots qu’il ne pouvait retenir. Son frère, attendri, l’attire doucement à lui ; ses vives caresses rouvrent les yeux d’Adrienne. Ils se fixent mourans sur Arthur, dont la vie entière se confond encore avec la