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HUIT FEMMES.

choisi, j’ai fixé mon sort ; quel qu’il soit, pardonnez-le lui : c’est moi qui l’ai choisi. Je revois maintenant, en souvenir, des témoignages frappans, des preuves à la fois cruelles et touchantes que son ame était combattue et déchirée. Était-ce amour pour moi ? pour je ne sais quelle autre… ô tristes lueurs ! Clémentine, quand s’éteindront-elles ? Je repasse en vain tous ses discours mot à mot ; je les sais tous. Non, en vérité, il ne m’a jamais dit qu’il m’aimât. J’ai cru cependant qu’il fallait être ce qu’il était pour le persuader. Je m’obstinais peut-être à le croire pour avoir le droit de l’aimer avec cette passion sincère dont vous plaignez l’excès. J’ai quelquefois essayé, pour vous, ma sœur, de lui disputer ma vie qui vous est chère ; mais celle qui a pu se croire