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HUIT FEMMES.

Fanelly le lui a montré en fuyant, en le laissant là, veuf de toutes ses illusions, de toutes les félicités de sa vie. Il est assez fort, assez digne surtout pour en supporter en silence les ruines écroulées. Ce n’est pas lui qui subit l’humiliant fardeau du parjure : elle l’emporte avec elle, cette femme qu’il n’a pas même suivie des yeux, cette femme cachée à présent pour lui comme sous un linceul, cette femme dont il rejette jusqu’au fantôme infidèle. C’est maintenant une autre passion qui s’élève devant l’insulte de Revalto : c’est la rage muette et farouche du courage breton ; c’est la soif du sang qui altère, qui dessèche son ame : une seule idée l’obsède, la vengeance. Les Anglais aussi se connaissent à cette passion.

Un regard de mépris suffit entre hom-