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HUIT FEMMES.

l’espèce de délire où vivait Fanelly.

— Milady garde-t-elle à part cette agraffe pour le voyage ? demanda doucement Lawrence ; qui rentrait tenant dans sa main un bijou naguère adoré de sa maîtresse. Milady ne trouve-t-elle pas ce bijou plus solide et plus uni que le riche portrait porté maintenant par milady ?

Favelly prit silencieusement l’agraffe et se sentit rougir jusque dans l’ame devant sa servante : c’était le portrait de sa mère ; elle l’avait oublié au fond d’un tiroir ! Son regard honteux et fier ne rencontra pas le regard affectionné de Lawrence dont les yeux, sans reproche, étaient involontairement fixés sur le portrait du comte italien. Elle le contemplait avec tristesse, il faut le dire, somptueusement orné des diamans de