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l’enfant des champs-élysées.

— Assez, mon enfant, interrompit la mère, dont le courage commençait à faiblir.

— Non, poursuivit passionnément Rosa, il faut que tu me pardonnes pour toujours. Comment le ferais-tu, si tu ne savais pas que j’ai souffert autant que toi ? Demande à Zolg, il connaît tous mes chagrins, lui ; te voyant si pâle, si changée, ma mère, toi si douce, mais si muette avec moi, je lui confiai un jour que je voulais, aller me perdre aussi, afin d’être pardonnée et… regrettée autant que mon frère. »

Madame de Senne tressaillit et saisit sa fille par le corps.

— Oh ! vois-tu, poursuivit Rosa, je ne savais pas alors penser tout ce que je pense à présent ; pourtant je ne voulais rien faire sans le conseil de Zolg ; Zolg fut très-étonné. Il me répondit : « Mademoiselle, s’il en arrivait ainsi, votre mère mourrait tout-à-fait. » Et cela fit que je restai pour tâcher de te faire vivre.