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Page:Desbordes-Valmore - Le Livre des petits enfans, 1834 (Hauman).pdf/224

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main en main, depuis le faubourg Poissonnière jusqu’à la barrière du Temple, d’un petit garçon sans chapeau qui avait disparu le matin de chez son père : on ne voulait pas le croire. On disait : c’est impossible ! un enfant ne quitte pas son père…

Quelqu’un répondait : — Si ! si ! on l’a vu passer sans chapeau, en petit garnement, criant en confidence à un écolier qui l’appelait pour jouer aux billes : — Je n’ai pas le temps : je fais l’école buissonnière. Ne dis pas que je vais chez ma tante, à Dammartin. Ah ! Ah ! J’ai pris mon parti ; mais ne le dis pas ! Et il y avait une foule de voisins aux portes qui racontaient ou qui écoutaient ce départ dont l’imagination était frappée comme d’un sinistre présage. Une vieille qu’on croyait comme l’Évangile disait : — Cela annonce une révolution. L’enfant qui déserte la maison de son père. c’est comme les hirondelles qui s’envolent