prunté rien en sa vie. Vœu tardif et poignant !
— Que voulez-vous, ma bonne ? dit poliment la mère de Henri, pensant peut-être qu’on venait inviter son cher fils à quelque réunion d’ombres chinoises, dont il s’occupait avec talent.
— Madame, répondit avec respect et fermeté la gouvernante, je viens chercher le sabre et le bonnet de hussard de mon jeune maître. M. Henri l’a emprunté depuis un mois, et il est impossible de se le faire rendre ; j’ai pensé que madame voudrait bien l’ordonner à son fils.
Tous les convives se regardèrent entre eux avec un étonnement et une gravité qui serrèrent le cœur de la tendre mère. Quel coup pour elle ! je vous le demande ? et quelle tristesse de voir le front rouge et brûlant de Henri prêt à éclater sous les regrets de feu qui couraient dans sa tête. Oh ! que sa mère était à plaindre ! Elle le contempla dans sa