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L’ALBUM

temps ! Tenez je veux vous dire la vie passionnée que je menais alors.

Je me levais à sept heures, et à peine étais-je au jardin, je ne sais comment la chose s’arrangeait, je rencontrais d’abord lady Betty qui avait toujours par hasard quitté le lit de grand matin, parce qu’elle n’avait pas dormi la nuit, parce que le désir lui était venu de marcher dans la rosée et de respirer l’air frais et embaumé. Lady Barbara n’était pas si diligente, ou bien, était-elle sur pieds et matinale par hasard, c’était pour s’en aller à la chasse aux papillons, cueillir des fleurs, ou visiter la basse-cour et porter aux poules des miettes de gâteau. Mais Betty et moi nous nous enfoncions dans les allées les plus sombres et les plus lointaines. L’heure du déjeuner sonnait sans que nous l’entendissions jamais. Il fallait toujours que quelque domestique fût envoyé à notre recherche. Et ce n’était pas au pauvre