Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de Lady Betty, tome 1, 1836.pdf/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
218
L’ALBUM DE LADY BETTY.

Pétrarque ! oh que n’avais-je la fidélité de son cœur comme j’avais son génie ! Que n’était-elle Laure elle-même, elle serait moins à plaindre !

Ô douce et chère Betty, quel chef-d’œuvre de séduction et de flatterie était cette touchante épître ! Que vous connaissiez bien les bons caractères et les mauvais poètes ! Hélas ! vous m’eussiez désarmé vite, si j’eusse encore eu de la colère ! mais il y avait long-temps que je ne vous en voulais plus ! l’expérience m’avait appris que vos petits artifices étaient chose bien innocente et du droit naturel des jeunes filles ! Oh ! oui, votre bonheur eût-il encore dépendu de moi, il n’est rien que je n’eusse fait pour l’assurer ! Que votre justification ne s’y prenait-elle un peu plus tôt ! elle venait trop tard ! il me fallut répondre à votre tendre invitation par une excuse que vous dûtes juger péremptoire. Il y avait une semaine que j’étais marié.