Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de Lady Betty, tome 1, 1836.pdf/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
70
UNE FEMME.

donnait à Rivalto l’aspect d’un maître. Elle sentit qu’il était le sien, elle se hâta aussi de le supposer poursuivi par un danger bien grand, puisqu’il le jetait dans ce dur oubli de lui-même ; et elle se fit une loi de respecter son silence : ce silence l’étouffait pourtant, mais toute puissante qu’elle se voulait sur sa plus forte moitié, Fanelly était Anglaise, et douée d’une propension touchante à l’obéissance ; elle prépara, bouleversa, rassembla tout pour leur fuite, n’emmenant de sa maison que Grisèle, fille douce et fidèle qui dut la rejoindre le lendemain après avoir rempli les ordres généreux de sa maîtresse qui congédiait en les récompensant ses autres domestiques. Une heure suffit dans le mystère le plus impénétrable pour accomplir et couvrir cette imposante action de sa vie que Rivalto hâtait avec une fiévreuse impatience, ne perdant pas un seul des mouvemens de cette femme sublime alors de si-