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LE BAISER DU ROI.

ses larmes jaillirent avec abondance, car Adolphe était à ses pieds qui lui pardonnait et lui demandait pardon. Sa belliqueuse résolution s’y fondit comme le plomb dans la flamme ; et les jeunes amans ne se quittèrent que plus passionnément épris l’un de l’autre.

S’il est vrai qu’Adolphe fût trop prompt à désespérer du succès de son amour, Christine était aussi trop lente à croire que nulle opposition n’entraverait sérieusement ses désirs. Son pouvoir était grand sur son père, mais il n’était pas sans bornes ; bien qu’elle régnât en reine absolue dans leur intime gouvernement, où son goût, ses inclinations et ses caprices étaient consultés en toutes choses, son pouvoir ne s’étendait pas plus loin. C’est celui que tout homme puissant, absorbé par de hautes poursuites, daigne accorder à une femme.