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LE BAISER DU ROI.

vant tout l’univers ; ce rêve caressant la remplissait d’une gaieté si vive, et en même temps si pure, que ce qui eût paru insoutenable dans un esprit ambitieux et rusé, augmentait l’attrait irrésistible d’une jeune fille sincère, amoureuse d’éclat, ravie d’une distinction qui justifiait la passion d’Adolphe, sans alarmer son innocence. Peut-être en effet son amour pour lui n’en était-il que plus complet, plus pieux, plus fier ; elle ne voyait au loin tous ces regards attachés sur elle que pour lui dire à lui, dans un seul regard :

— Je te les donne tous ! car c’était seulement quand il s’approchait d’elle que sa voix devenait tremblante ; que l’éclat de ses yeux devenait humide, et que son cœur battait d’une sympathie invincible. Christine n’aurait pas voulu mourir de son amour,