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UNE FEMME.

Comme l’argent du marquis sonnera bien dans mon escarcelle, je le trouve assez beau, lui, pour quelque rose que ce puisse être. — Honte à vous, avide cormoran ! lui jeta vertement Pitpipe en lui tournant le dos. Vous savez comme tout le monde que lady Anna le hait plus que

la mort, —

— C’est son affaire, et non la mienne, poursuivit le fossoyeur avare. Je n’ai jamais rien reçu d’une fiancée, eût-elle été la plus heureuse fiancée des trois royaumes : elles ne sont occupées qu’à baisser les yeux, à étendre leur voile, et à rougir, quand elles peuvent. Leur bonheur m’importe donc fort peu. Je ne me soucie que du fiancé, qui paye. Il aurait prolongé, sans doute, cette éloquence crue et provoquante, si Pitpipe, qui m’avait fait un signe d’intelligence et que j’avais devancé dans l’église insultée, n’ent fermé brusquement la porte au nez de son insolent rival : ce qui me fit plaisir, et me parut juste. Au fait, je l’aimais, moi, ce bon Pitpipe ; il

m’avait fait les honneurs de sa sainte-Agnès avec beaucoup d’empressement et de cordialité. J’étais presque ému de reconnaissance en sa faveur, et j’aurais donné tout au monde pour qu’il mariât et enterrât à lui seul tous les paroissiens, au lieu d’être obligé de les partager avec son disgracieux confrère. Dans cette disposition qui m’intéressait naturellement à la belle lady Anna, et à son jeune