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Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de lady Betty.djvu/132

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UNE FEMME

L’ALBUX DE LADY BETTY. A ces questions, il n’y avait que Barbara qui sut répondre d’une manière satisfaisante. Ah ! Betty, ma chère Betty, disait la vieille dame, vous vous y entendiez mieux à la géographie de nos environs, lorsque vous serviez de guide à notre vieil ami, le général, dans ses excursions. Mais Betty répondait en rougissant que c’était tout autre chose de conduire son jeune ami John l’avocat. John n’était pas du tout docile ; il avait sa tète ;

il voulait même bien plus mener que l’être. Le bon général, au contraire,’n'avait plus ni jambes, ni volonté ; il allait où l’on voulait et comme on voulait. Et ces explications, qui-nourrissaient la causerie, étaient jugées parfaitement concluantes.

Apg Le diner fini, c’était l’invariable habitude de la bonne dame de faire son petit somme ; nous n’étions ni assez irrespectueux, ni assez mal avisés pour troubler son repos ; aussi la laissions-nous à ses rêves le plus vite et le plus longtemps possible. Alors,

nous allions à nos promenades du soir. Quelquefois nous nous laissions glisser dans une barque, sur les flots paisibles et endormis de la rivière, qui s’allumant aux rayons enflammés.du soleil couchant, semblait couler toute en feu. Nous chantions des duos, nous chantions des nocturnes et des romances, et nos roulades défiaient celles 4 1