pays d’orages, s’arrête, immobile et saisi d’épouvante, sur la grève, il tourne ses yeux effrayés vers la mer, dans la persuasion qu’un engagement naval, invisible, s’y livre entre les hommes et les démons.
Les rares habitants de cette côte inhospitalière, sourient tristement et invitent le voyageur égaré à prier avec eux pour que la tempête respecte la barque du pêcheur, gagne-pain de toute la famille. Le fait isolé qu’on entreprend de décrire, dont les détails, recueillis sur les lieux, sont jusqu’à présent demeurés inconnus, ne semblerait offrir qu’une de ces déplorables fatalités qui pèsent comme une malédiction permanente sur chaque canton où le commerce sauvage et sans loi du smogler se trame dans l’ombre ; mais les particularités qui s’y rattachent frappent le cœur d’une sensation étrange, et le forcent à tourner un regard intérieur de surprise, mêlée d’effroi, sur les mystères de l’esprit humain.
Il est à remarquer que la voix sinistre de la baie ou de la cove, comme je l’ai entendu nommer sur le lieu même, est habituellement distincte avant le réveil de la tempête, et que cette voix menaçante, même quand les cieux sont encore bleus et sereins, conseille aux mariniers d’un village voisin de retirer leurs bateaux sur le banc sec et sûr. Là, les rochers, comme élevés et creusés par