.LA FIANCÉE. — pas comment, pour ne pas blesser votre adoration pour lui.
A qui ? redemande l’autre d’une voix convulsive. Puis, lançant tout à coup, un regard perçant · sur la veuve qu’elle soupçonne de vouloir l’éprouver
- à qui, enfin ? lui jette-t-elle avec toute l’autorité
du désespoir,
— — A Sally Sadlins, madame, répond la voisine en croisant ses mains sur son ventre, comme n’ayant plus rien à voir ni à faire dans ce scandale révélé. A Sally Sadlins !
— —
Allons donc, vous vous moquez ! réplique madame Thorns avec le rire sardonique de l’incrédulité et du mépris.
Je ne suis pas femme à faire de tels jeux, madame, répond madame Simpson avec mesure et toute débarrassée du poids de son secret, guérie . peut-être de sa propre mystification par celle qu’elle avait causée, qui, agissant sur elle comme un balancier équitable, lui faisait retrouver son équilibre perdu. Je les ai vus moi-même, de mes yeux. Ici, madame Thorns porta involontairement la • vue sur la mouche noire qui cachait le frère perdu de l’œil solitaire de la veuve. Il n’y a pas une heure, je les ai vus passer ensemble vis-à-vis de mes fenêtres, en voiture, ma chère dame, groom derrière, suivis de plusieurs pauvres, et de vingt petits polissons, comme à tous