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Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de lady Betty.djvu/261

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LA PRÉCIEUSE.

LA PRÉCIEUSE. 23

n’était pas littéraire (car la pauvre femme, je ne sais pourquoi, donnait aussi dans l’azur), était toute rétrospective. Elle parlait alors complaisamment de sir Henry Clondesty Shovel, et de sir R chard Gammon ainsi que de divers lords et ladies, des vieux calendriers de la cour. Elle avait aussi des opinions politiques très-prononcées ; elle se classait au premier rang du torisme et il y avait un homme dans le monde qu’elle haïssait an-delà de toute imagination humaine ; c’était ce Bonaparte, comme elle avait coutume de l’appeler. Elle ne condamnait pas cependant formellement tous les progrès du siècle. Elle trouvait plus à louer qu’à blâmer dans l’invention de la machine à vapeur ! Quoique bonne femme au fond, elle était douée d’un certain égoïsme qui lui faisait complètement négliger les autres, pour ne s’occuper que d’elle-même, ce qui, naturellement, l’empêcha d’ètre jamais aimée de personne. C’était sa vanité nationale favorite de prétendre que pas une nation, excepté les Anglais, ne pouvait comprendre ce que signifiait le mot confortable. A quoi M. Forster répondait souvent que ce n’était point étonnant, attendu qu’aucun.autre peuple n’avait même l’idée de l’égoïsme universel qu’exprimait ce beau grand mot. Nous ne devons point oublier d’avertir le lecteur que mistress Coates admirait M. Fitz-Gérald au delà de tous les génies du siècle, parce que, selon elle,