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Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de lady Betty.djvu/272

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LA PRÉCIEUSE.

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LA PRÉCIEUSE. que l’antiquité produisait force méchants poetes qui donnaient de la besogne à Perse, à Horace et à Juvenal. Puis lorsqu’on entre dans le monde, on est tout surpris d’y rencontrer force fats, soi-disant favoris des muses, qui auraient bon besoin que quelque moderne satirique les daignåt châtier et ranger au devoir.

La querelle s’animait et devenait délicate. M. FitzGerald perdait du terrain, toute la compagnie azurée commençait à s’alarmer ; heureusement une jeune dame parfaitement étrangère au bel esprit fut soudain annoncée et introduite. Ce fut une bien salutaire intervention ; la nouvelle-venue avait un chapeau de satin jaune à la dernière mode de Paris. La force de la nature l’emporta sur la force de l’affectation ; les dames se levèrent unanimement pour étouffer la dispute poétique, à quoi il leur fut aisé de réussir ; c’est qu’un aimant plus puissant qu’aucune discussion littéraire attirait maintenant nos aimables beautés, qui, pour être bas d’azur, n’en étaient pas moins restées à peu près femmes. On fit cercle à l’envi autour du joli et envié chapeau parisien, qui fut presque aussi longuement et passionnément admiré que s’il eût été une mélodie ir. landaise de Thomas Moore, puis la conversation générale des sublimes hauteurs où elle s’était élevée, retomba insensiblement sur des sujets plus terrestres.