Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de lady Betty.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
23
UNE FEMME.

il y a là trois fois autant de preuves d’amour qu’il en fallait peut-être, pour enchaîner cette femme, avide d’aimer et d’être aimée : et il a gardé ces preuves à son infidélité ! Une étroite intimité entre deux familles honorables de Londres, l’une du nom d’Haverdale, l’autre du nom de Galt, avait naturellement éveillé des idées de mariage dans l’une et l’autre maison, dont les jeunes branches paraissaient incliner à s’unir par le penchant le plus libre et le plus tendre. Fanelly Galt n’avait pas encore atteint sa quinzième année, quand elle répondit par un sourire candide, à cette candide question du jeune Haverdale, qui lui tenait la ma sans avoir osé la serrer encore,

— — Fanelly ! j’ai quelque chose à te demander : serais-tu contente de t’appeler milady Haverdale ? Je le serais ! avait dit sans hésiter et en rougissant Fanelly.

Le très-jeune lord, rouge aussi de joie, trop tremblant pour répandre son éloquence, se contenta de serrer cette petite main qui resta dans la sienne, et de regarder le ciel, après avoir regardé les yeux de Fanelly, les plus beaux yeux de l’Angleterre. Ceci se passait au détour de l’allée som- -