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Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de lady Betty.djvu/375

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MISS MOLLY.

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un paqiiet qu’elle cacha dans son sein, prit un chapeau, se couvrit de sa mante et se disposa à sortir. Ses mouvements saccadés, sa démarche convulsire, trahissaient une irritation nerveuse que devait remplacer bientôt, selon toute apparence, une faiblesse extrême, un abattement profènd.

S’avançant avec précaution , elle enlr’ ouvrit sa porte, la referma doucement , descendit plus doucement encore un escalier tortueux, traversa deux chambres , plusieurs corridors , et se trouva dans un jardin assez vaste et soigneusement entretenu. Des allées de charmilles , taillées symétriquement fermaient autour de Penclos un dôme de feuillage impénétrable aux rayons du soleil. De distance en distance, des bancs formés de baguettes revêtues de leur écorce, ingénieuse parodie delà nature champêtre, conviaient les promeneurs à humer mollement et sans fatigue un air pur et embaumé.

Ce fut sur un de ces bancs qu’accablée du parti qu’elle avait pris, miss MoUy vint s’asseoir un instant. Pi’ès de tenter une démarche qui devait compromettre peut-être et sa réputation et le repos d’un père, elle sentit un remords lui serrer le cœur. Chaque objet, en retraçant à ses regards l’image de celui qu’elle abandonnait, semblait l’accuser d’ingratitude. Ici, le parterre où le vieillard, appuyé’ sur le bras de sa fiUe, venait gravement fumer une pipe et interroger les prc^rès de ses tulipes et de