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Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de lady Betty.djvu/38

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UNE FEMME

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UNE FEMME. Il ignore, pensa-t-elle, en se détouruant pour cacher sa surprise, que je suis fiancée, que je porte au doigt le gage de mon prochain mariage, et que j’attends mon époux avec….. oh ! avec impatience et tendresse ! S’il me parle je le lui dirai. Ce qu’elle fit avec candeur, en effet, lorsqu’un matin Rivalto lui fut présenté par sa pétulante cousine, qui vint la prier de remplir pour elle un engagement du soir à la danse auquel elle était forcée de renoncer, par lassitude. Fanelly pour toute réponse fit observer en silence, à Rivalto suppliant, la couleur encore lugubre de son vètement ; et Rivalto se soumit avec un salut si noble, si profond, avec un sourire si triste, si pénétré, qu’elle fut bien sûre d’avoir été comprise. Ainsi donc, je ne danserai pas ce soir, dit-il, en abandonnant poliment la main de Claudia, et s’asseyant avec une humble audace auprès des deux jeunes femmes, qu’il enchanta bientôt par le prestige et la variété de ses discours. Qu’il est divertissant et gai, disait Claudia, en riant comme une folle, de l’accent étranger et du jeu brillant de cette belle figure mobile. Qu’il est impressionnable et timide ! pensait tout bas Fanelly, recevant dans le cœur mille étincelles alarmantes qui sortaient des paroles et des lèvres agitées de l’homme qui voulait plaire, qu’elle regarda néanmoins courageusement en face, après —

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