d’une famille honnête, vous lui avez dérobé son plus cher trésor, le cœur d’une Alle pleine d’innocence et de candeur ? Vous a-t-on calomnié, monsieur ? répondez…
Mon oncle ! mon cher oncle ! dit le jeune homme qui saisissait alors la pensée du duc. Taisez-vous ! laissez-moi parler, cria le brave amiral, trop furieux pour s’apercevoir qu’il donnait à son neveu l’ordre contradictoire de se taire et de répondre en même temps. N’est-il pas vrai que vous avez fait à cette jeune fille des serments que vous avez lâchement trahis ? y a-t-il mal entendu, monsieur ?
· Williams, confus, anéanti, se couvrit le visage de ses deux mains.
Enfin, n’est-il pas vrai, monsieur, que vous m’avez dépeint à cette jeune fille comme un homme dur, injuste, égoïste, vain de mon titre et de ma fortune ? Allez, monsieur ! vous n’êtes plus mon neveu, mon cœur vous désavoue. —
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Grâce, mon oncle ! je suis bien coupable, s’écria Williams d’un ton suppliant ; accablez-moi de votre colère, condamnez-moi au châtiment le plus dur, mais laissez moi, je vous en prie, réparer ma faute !
Le duc fit semblant de ne pas l’entendre ; il sonna ; un domestique vint. James, préparez le cheval de monsieur.