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Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de lady Betty.djvu/48

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UNE FEMME

croire à toutes les vertus, et puis, les dangeureuses facilités du monde, implacable après la chute inévitable qu’il provoque avec une insoucieuse immoralité ; ses unions à la danse, à la walse, au piano ; ses parties aventureuses et brillantes à cheval, ses invitations pressantes, pleines d’amorces irrésistibles, de tyranniques flatteries pour les faibles athlètes qu’il lance dans l’arène couverte de fleurs, où ils peuvent combattre au grand plaisir de tous, mais tomber seulement pour mourir ; sinon sifflés, chassés avec le mépris ou l’indifférence de la curiosité satisfaite, qui se retourne alors vers une lutte nouvelle et plus excitante. Pour l’heure du moins, Fanelly ne fut pas moins heureuse que les autres femmes dans l’appareil assoupissant qui engourdit la piqûre du remords. Grâce à Claudia, à sa dévorante et frivole activité, à sa monomanie des fêtes et du bruit, la vie et ses sourires ne dérangèrent pas le voile de prestiges étendu sur ses actions : l’avenir allait tout seul ; quant au passé, quant à l’honneur trahi dans la personne de lord Haverdale patient et silencieux, oh ! la voix, le nom, les soupirs, le bruit des pas de Rivalto s’en étaient chargés ! et puis cette ressource immense pour les êtres fragiles et aliénés, le Destin, comme on l’a dit, ne fut pas plus interdit à Fanelly qu’aux autres inconstants : aussi ne manqua-t-elle pas de s’écrier, une fois pour toutes : i