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LES PLEURS.


« Toi qui ne pleures rien encore,
Ô mon ange ! ne tremble pas !
Viens verser un secret, tout bas,
Dans un cœur vivant qui t’adore,
Toi qui ne pleures rien encore. »

Éveillez-vous, gens qui dormez ;
Sur vos toits minuit passe et pleure :
Priez Dieu, s’il vous plaît ! c’est l’heure,
Pour les morts qui vous ont aimés ;
Éveillez-vous ! gens qui dormez.

« Sous les jasmins de ta fenêtre,
Nul passant ce soir ne me nuit :
J’ai gagné le crieur de nuit ;
Descends donc pour me reconnaître
Sous les jasmins de ta fenêtre ! »

Éveillez-vous, gens qui dormez ;
Sur vos toits minuit passe et pleure :
Priez Dieu, s’il vous plaît ! c’est l’heure,
Pour les morts qui vous ont aimés ;
Éveillez-vous ! gens qui dormez.