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LES PLEURS.

Et plus tard, abattu sous les vents du voyage,
Seul, au bord d’un sentier dépeuplé, sans fraîcheur,
Sans soleil, et navré de quelque adieu railleur,
Tes yeux retourneront tristes vers l’humble cage
Où t’attendait l’ami par ton souffle éveillé,
Qui, vivant sur ton cœur, ne l’a jamais raillé !
Oui, tu regretteras cet amour sans mélange,
Et tes pleurs innocens où se mire un jeune ange !
Tu diras dans ton sort, plein d’échos du passé,
Par des amis ingrats amèrement blessé :

Oh ! je voudrais, mon Dieu, pleurer de douces larmes,
Comme l’enfant candide et sans haine, l’enfant
Qui pleurait son ramier mort dans ses jeunes charmes ;
Oh ! pleurer comme alors !… Qui donc me le défend ?