aiguës qui réveillaient les oiseaux déjà couchés. Rose se glissa près de Lucette, qu’elle entraîna d’un air mystérieux sous de grands arbres, où il faisait tout-à-fait sombre, et dit : — Tu sais bien qu’une fois je t’ai trouvée assise au bout de la grande prairie, là où n’ayant personne à qui conter ton chagrin, tu en parlais à l’alouette, tandis qu’elle allait boire dans les nuages sans t’écouter ? — Oui, dit Lucette. — N’est-ce pas, que tu fus bien aise quand j’accourus à toi, et qu’ainsi tu trouvas le moyen de soulager ton cœur ? N’est-ce pas, Lucette, que ton cœur souffrait beaucoup ? — Oh ! beaucoup, Rose ! — Eh bien ! Lucette, puisque j’ai été te consoler ce jour-là, écoute bien :
Quand l’alouette aura chanté,
Va m’attendre dans la prairie :
Je quitterai la bergerie
Quand l’alouette aura chanté
Son chant d’amour, son chant d’été.