Page:Desbordes-Valmore - Les Veillées des Antilles, tome 1, 1821.pdf/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
84
MARIE.

gnes, que tous les détours m’en sont familiers. Si je t’avais laissé le soin de nous conduire, nous aurions voyagé long-temps ; car je le vois, Olivier, tu ne connais pas ce sentier qui tourne autour de la colline ; presse-toi d’arriver au bout, et dis-moi si rien de plus beau s’est jamais offert à tes regards ? »

Olivier s’avança, troublé d’un sentiment inexplicable ; mais arrivé à la fin du sentier, il pensa tomber aux pieds du pasteur, suffoqué de saisissement et de joie, en se retrouvant près de la maison de Geneviève qui filait auprès de la fenêtre. « Dieu ! s’écria-t-il en pressant les mains du vieillard dans ses mains tremblantes, ô Dieu ! où sommes nous ?… » Et sa voix expira dans un sourire délirant.

« Tu reconnais donc ce village ? dit le vieillard avec douceur. J’avoue qu’après le mien, il me paraît ainsi qu’à toi le plus beau de la terre ; j’y viens jouir du bonheur de